CL a proposé une rencontre à Benoît Lecomte, vrai jeune curé de Ma Campagne, et à Sébastien Knafo, vrai faux curé de la série «Père et Maire». Morceaux choisis
25.07.2009
Pascal HUORD
«Mais alors tu ne portes jamais le petit col blanc?», s'étonne Sébastien Knafo, le curé de «Père et maire», en rencontrant Benoît Lecomte, le vrai curé de Puymoyen et Ma Campagne.
La question amuse Benoît Lecomte. Comme l'idée, proposée par CL, de rencontrer celui qui incarne dans la série «Père et Maire», un jeune prêtre un peu moderne, au cours du tournage d'un épisode, le dernier (pour l'instant) de la série auquel toute l'équipe -menée par Vincent Giovanni- essaie justement de donner un vrai coup de jeune.
Moderne comme l'est Benoît Lecomte, qui fait de la moto, n'est pas du genre «à obéir comme un petit soldat», aime le cinéma, le rock et la teuf.
L'un à 32 ans, l'autre 30 ans. Même taille, mêmes cheveux, même regard espiègle. C'est tout juste si le comédien n'aurait pas pu s'inspirer du vrai prêtre.
«C'est super, ça me fait vachement plaisir de te voir comme ça», lâche Sébastien Knafo, entre deux prises. Les deux hommes ne s'embarrassent pas du vouvoiement. «Surtout que dans cette série, on essaie d'apporter de la modernité.» C'est justement ce qui a intéressé Benoît Lecomte qui confesse au passage ne pas être un fidèle de la série, même s'il a vu plusieurs épisodes. «Ce qui est sympa, c'est de voir un curé qui s'intéresse aux autres, impliqué dans la vie sociale. C'est aussi ce que j'essaie de faire.»
Un compliment qui va droit au cœur de Sébastien Knafo: «On voulait d'abord montrer un jeune homme de 30 ans, qui a une vie en plus de la foi». Peu importe si la rencontre entre les deux hommes reste hachée par les prises. Benoît Lecomte observe le travail, lui, l'ancien étudiant du Lisa qui a décroché un BTS son et aurait pu se retrouver à la place de l'un de ces techniciens, issus du même lycée.
Et puis le dialogue s'établit. Benoît Lecomte a envie d'en savoir plus: «Le fait que tu joues ce rôle a-t-il pu changer ton regard sur les curés?»
«J'ai une petite culture religieuse, je suis croyant, même si je pratique à ma manière, répond Sébastien Knafo. Mais là on n'entre pas en religion. Encore une fois, c'est d'abord un homme. Je voulais qu'il me ressemble et je ne crois pas être un mauvais gars. En tout cas j'essaie. Et puis on a toujours à l'idée qu'un prêtre, c'est vieux, seul et triste. On a voulu montrer tout le contraire de cela. C'est pour cela, que j'ai tout de suite accepté de te rencontrer».
La messe et le théâtre: même combat ?
Surtout que le comédien a aussi ses interrogations. «Finalement le dimanche, quand tu fais la messe, c'est pas un peu du théâtre aussi?»
Réponse de Benoît Lecomte: «Spectacle, je ne crois pas mais, oui, il y a une forme de mise en scène. Toute la liturgie joue avec cela, avec l'ouïe, la vue, l'odorat et même avec le toucher. Je ne sais pas si je joue, mais c'est vrai que j'appuie certaines formules, je cherche à capter l'attention».
«Donc, tu fais des effets de manche. Il faudra que j'aille te voir», promet le comédien, très curieux d'en savoir plus sur la révélation de Benoît Lecomte. «C'est plutôt l'aboutissement d'un parcours, ça ne m'est pas tombé dessus comme cela... Mais, toi, aurais-tu pu jouer un imam aussi facilement?»
«Sans doute pas, répond Sébastien Knafo, mais un rabbin, certainement oui. Et puis, il y a la barbe, tout de suite, ça aide. Comme avec le curé, dès que j'ai mon col blanc, tout de suite, je fais moins le malin», sourit Sébastien Knafo qui ne laisse pas partir Benoît Lecomte sans essayer de savoir, si un si jeune prêtre n'est pas taraudé par l'envie de fonder une famille, ne se sent pas seul parfois ou si l'absence de vie sexuelle n'est pas pesante.
Benoît Lecomte sourit. «Cela a été un grand questionnement. C'est un choix libre que j'assume.» «Mais si les règles s'assouplissaient?» insiste Sébastien Knafo. «Si les règles avaient été plus souples au départ, la question ne se serait pas posée de la même façon».
Les deux hommes ne se seront croisés qu'une demi-heure. Suffisante pour établir un contact. Aucun des deux n'a eu le sentiment de perdre son temps.
Par Paroisse Ma Campagne et Puymoyen - Publié dans : Actualité
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